iî.i'l \immm ! =0 ! tO im CD CD FAUNE DE FRANCE 2 OISEAUX Wa AVIS AU PUBLIC La Faune de France éditée par rOffice Central de Faunistique de la Fédération française des Sociétés de Sciences naturelles paraît sans ordre déterminé, par fascicules in-8° consacrés chacun à un groupe zoologique d'étendue variable, et aussi rapidement que le lui permettent le nombre de ses collaborateurs et les fonds à sa disposition. Elle a pour but de fournir aux naturalistes, sous une forme aussi portative et aussi peu onéreuse que possible, le moyen d'identifier sûrement une espèce récoltée sur notre territoire, non de leur faire connaître tout ce qui peut être dit de cette espèce. Pour cette raison les diagnoses sont réduites aux caractères essentiels nécessaires à la vérification du résultat obtenu par les clefs dichoto- miques, l'illustration abondante mais tirée dans le texte, la répartition donnée seulement dans ses grandes lignes, la synonymie et la bibliographie réduites aux renvois permettant de se reconnaître dans la littérature et de se reporter à un ouvrage plus détaillé la fournissant i?i-extensn s'il en est besoin. L'Introduction de chaque volume renferme ce qu'il est indispensable de connaître du groupe au point de vue général et pour la détermination de ses espèces. La Fiiune comprend en principe : les formes terrestres et d'eau douce signa- lées sur le territoire de la France (y compris la Corse), de la Belgique, de la pro- vince l'hénane et de la Suisse occidentale (de tout le Centre et l'Ouest de l'Europe pour les espèces aquatiques microscopiques) ; — les formes marines existant dans les limites du plateau continental (soit jusqu'à 300 m. de pro- fondeur) et de la région pélagique correspondante sur les côtes du continent, du Sund au détroit de Gibraltar, ainsi que dos lies Britanniques et du bassin occi- dental de la Méditerranée. Les volumes, édités grâce à des subventions accordées dans l'intérêt de la Science, sont vendus au prix coûtant et le produit de leur vente affecté à l'impres- sion de nouveaux fascicules dont le prix sera abaissé dès que les conditions actuelles s'amélioreront. L'Office Central de Faunisti(pie adiessc nu picssanl appid : 1° aux spécialistes désireux d'entri'prendre la i-édaction d'un volume imi s'as- treignant au plan général de la publiciilidu cpu' leur fera ronnaiire \v pré^cMil fascicule ; 2° a toutes les personnes, à Ions les ('taljlissemenls capables de lui fouinir les matériaux et documents qu'il est chargé de centraliser et de classer : noies sur la présence d'une espèce donnée en un point donné de notre territoire; — doubles de collection, échantillons devenus inutiles après l'achèvement d'un travail ou que le récoltant n'est pas en mesure d'étudier lui-même; — matériel trié ou en vrac, recueilli en même' temps que celui qui vous intéresse i)arlicu- iièrement et dont on a pas l'usage. Ces documents serviront à l'élaboration des volumes futurs et aux nouvelles éditions des anciens, et les échantillons seroid finalement déposés au Muséum d'Histoire Naturelle. Ils ne seront pas puidiés sans indication de provenance, mais l'Office communiquera libéralement à chacun tous les renseignements faunistiques qu'il possède et s'offre à venir en aide ;ni\ travailleurs isolés pour la détermination des animaux qui les intéressent. Le Directeur de l'Ollice de Fauiiisli(pu', V. DE BEALCIIAMP, Ldfioraloire de Zoolor/li'. FactUte des Sciences, Dijon. /f ri FÉDÉRATION FRANÇAISE DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES OFFICE CENTRAL DE FAUNISTIQUE FAUNE DE FRANCE Oiseaux p. PARIS l>Hl';i>AH ATEIli A LA 1 ACILTli DES SCIENCES IIE DI.IoN Avec 490 figures PAHIS F A M. I.KCIIKVAJ.II^:]^, !•_), HLK DK TOURXnN ,Vl' 1021 Ouvrage honoré d'une subvention de l'Académie des Sciences de Pnris (fondatioi2s R. Bonaparte et Loutreuil) NT^ INTRODUCTION I. DÉFINITION Les Oiseaux sont des Wn-lébrés amniotes, homéothernies, ovipares, au corps couvert de plumes, à bouche garnie d'un bec corné. Ils ont un seul condvle occipal, un os carré mobile, 4 membres, les antérieurs transformés en ailes. Goracoïdes normalement libres, os du métatarse soudés entre eux et avec la rangée distale du tarse dont la rangée proximale est soudée au tibia. Les os sont pneumatiques, la respiration exclusivement pulmonaire, des sacs aériens étant annexés aux poumons. Du cœur à 4 cavités part une seule crosse aortique à droite. II. A NATO MIE ET PHYSIOLOGIE 10 TÉGUMENT Peau : Elle montre un épidémie mince, très plissé, à couche cornée s'exfoliant continuellement, devenant parfois calleux aux parties nues autres que les parties habituellement cornées, et un derme g-énéralement mince, souvent doublé d'un épais panicule gi'aisseux, fixé par des muscles peau- ciers laissant ordinairement entre eux des espaces en communication avec les sacs aériens. Il n'y a pas d'ossifications dermiques, mais seulement, par places, un revêtement corné (bec, éperons alaires, écailles des pattes). La peau des Oiseaux très riche en terminaisons nerveuses tactiles, ne possède ni glandes sudoripares ni glandes sébacées, ces dernières étant cependant représentées par la glande uropygienne. C'est une glande volumineuse, placée au-dessus du croupion, sécrétant une matière grasse. Elle manque dans quelques types, son mamelon excréteur est nu ou garni d'un petit pinceau de plumules. Plumes : Ces phanères caractéristiques du tégument des Oiseaux, com- prennent les plumes proprement dites, le duvet, les plumes pili formes, avec d'ailleurs tous les termes de passage. Une plume proprement dite (I) a un 1 Z0>^ '' FAUNE DE FRANCE. axe, dont la partie inférieui-e creuse et cylindrique est la hampe ou tige, le reste plein, quadrang-ulaii-e, est le rachis. La hampe présente un trou ou ombilic à chaque extrémité. L'inférieur correspond à la papille dermique oîi est implantée la plume, l'autre est à la base du rachis. Opposé à ce rachis^ de l'autre côté de l'ombilic supérieur existe un hyporachis, le plus souvent rudimentaire mais parfois aussi ou presque aussi développé que lui. Le rachis et Fhyporachis portent en deux rangées opposées des filaments cornés, les barbes, lesquelles portent de même des barbules souvent munies de crochets sur la rangée distale, crochets retenant les barbules proximales. L'ensemble du rachis et des barbes est Vétendard. On distingue dans les plumes, \es pennes ou grandes plumes des ailes [rémiges) et de la queue [rectrices) et les tectrices ou plumes de recouvrement du corps. Ces tectrices ne sont généralement pas implantées sur tout le corps, mais par zones iptérylies) laissant entre elles des espaces nus ou garnis de duvet (aptéries). Le duvet est une plume à rachis rudimentaire, portant les barbes libres tout autour de l'ombilic supérieur. LTn duvet particulier à barbes très longues enduites d'une matière grasse pulvérulente se voit sur des espaces spéciaux, \es plaques de diiçet poudreux, dans quelques groupes, les Ardeidae entre autres. La plume piliforme ou sétiforme ressemble à un poil par disparition des barbes. La couleur des plumes peut être due à plusieurs causes : Présence seule d'un pigment granuleux ou diffus (zoomélanine, zooérythrine, zooxanthine, etc.) ; présence de pigments combinés à une structure spéciale de parties non colorées ; enfin les reflets métalliques sont dus à des interférences de lumière et par suite sont variables avec l'incidence. Une plume multicolore présente souvent une structure différente des barbes et des barbules au niveau des différentes couleurs. Productions cornées : Presque toujours deux seulement, l'étui du bec ou rhnmphotheque et Técaillure des pattes ou. podothèque. La rhamphothèque comprend la rhinotheque pour la mandibule supérieure ou maxille et la gnathothèque pour la mandibule inférieure ou proprement dite. L'étui du bec est très variable de forme, d'ornementation et de couleur, non seule- ment entre les différents groupes d'Oiseaux, mais même entre espèces, suivant l'âge et parfois le sexe et la saison. La rhamphothèque est dite composée, lorsque la rhinotheque est formée de plusieurs pièces. Celle-ci peut présenter des parties molles comme chez les Anseridae, la cire des Accipitriformes. La podothèque présente un développement très variable. Quelquefois réduite aux ongles et à la face plantaire, elle peut s'étendre non seulement à toute la région tarsienne mais ta une partie importante de la jambe. FAINE DE FRANCE. Pour plus de détails, consulter : Fatio, 1866 ; Gadow, 1882, 88, 03 ; Newton, 1893-96; Nitscu, 1867 ; Paris, 1913. y'ig. I. — Plume schématique : b, barbes; h, hypoi*achis; o, ombilic sup. ; o", ombilic inf. ; r, rachis; t, tige. Fig. II. — Morphologie externe : 1, maxille ; 2, mandibule; 3, bonnet : a, front; b, vertex ; c, occiput; d, sourcil; 4, lorum ; 5, nuque; 6, région parotique et joue; 7, gorge; 8, cou : a, devant; b, côté; c, derrière; 9, dos; 10, épaule ou région scapulaire ; 11, poitrine; 12, croupion; 13, flanc; 14, abdomen : a, épi- gastre; b, ventre; c, région anale; 15, aile; 16, sus-caudales; 17, queue; 18, jambe; 19, tarse; 20, pied. 2° MORPHOLOGIE EXTERNE La surface du corps de l'Oiseau a été divisée en un certain nombre de territoires. On a, face supérieure, le bonnet qui occupe le dessus de la tète, partagé lui-même en front, verte.v, occiput, puis la nuque, Varrière du cou, le dos, le croupion et la queue, face inférieure, la gorge avec en avant le menton, le devant du cou, \s. poitrine, V abdomen divisé en épigastre en 4 KAINE DE FRANCE. OISEAUX avant puis ventre et région anale, face latérale, le loruni au devant de l'œil, le sourcil au-dessus, la joue ou région parolique, le côté du cou, Vépaule ou réoion scapulaire, Vaile, le flanc, la patte II). La rhamphothèque offre à la rhinothèque outre la pointe ou apex l'arête ou culmen et les bords ou toniies maxillaires, à la g-nathothèque, les tomies mandihulaires rejoignant les précédentes à l'ang-le mandibulaire ou commissure, l'arête ou gonys allant de l'apex à l'ang^le du menton ou myxa, pointe de Y espace interramai (III). La rhamphothèque est dite épignathe, paragnathe, hypognathe suivant que la rhinothèque est en longueur supéi'ieure, égale ou inférieure à la gnathothèque, métagnathe lorsque les mandibules se croisent. Elle est déprimée lorsqu'elle est plus large que haute, comprimée dans le cas contraire. L'aile comporte les rémiges divisées en rémiges polliciales, insérées sur le pouce, rémiges primaires ou métacarpiennes attachées à la main, les rémiges secondaires échelonnées le long du cubitus, les rémiges tertiaires ou cubitales fixées au coude, et les tectrices, supérieures ou sus-alaires ou couvertures supérieures, inférieures ou sous-alaires ou couvertures infé- rieures. Les sus-alaires en rangées régulières sont distinguées en grandes sus-alaires qui sont les plus proches des rémiges et en partie recouvertes par les moyennes sus-alaires au-dessus desquelles sont les petites sus- alaires. Chaque série prenant le nom des rémiges qu'elle recouvre (IV). Les sous-alaires separlagent de la même façon. A chaque rémige correspond une sus et une sous-alaire de chaque série, dans Yaquinto-cubitalisme ces plumes sont normalement développées au niveau de la 5*^ rémige secon- daire manquante (PvCRAFT, 1899). L'aile est dite .s7</-<7/^'7<ë lorsque la 1'" rémige primaire est la plus longue, ou les 2 premières, aiguë lorsque c'est la 2®, sub-aiguë lorsque ce sont les 2^ et 3'', sub-obtuse si ce sont ou la 3", ou les 3" et 4", obtuse si c'est la 4*', eniin sur-obtuse lorsque ce sont les 4'' et j'' ; la première rémige ne comptant pas lorsqu'elle est très petite. La queue est constituée par les rectrices implantées en éventail sur le croupion, recouvertes à la base par les sus et les sous-caudales. Les rec- trices peuvent manquer, le plus souvent on en compte 12. On distingue une paire médiane, les autres étant les latérales, les dernières les e.xternes (V). La queue est dite carrée lorsque les rectrices sont toutes égales, étagée lorsque les médianes étant les plus longues, les autres diminuent graduelle- ment en allant vers l'extérieur, dans le cas contraire la queue est dite fourchue. Entre ces Ivpes extrêmes on a des queues arrondie, conique, echancrée, etc. La patte comprentl \i\ jambe à hiquelle fait suite Vartirulation tibio-tar- FALNE DE FRANCE. OISEAUX sienne, le tarse et les doigts (VI). Lorsque, comme le plus souvent, la podothèque s'étend au tarse, suivant la forme et la dimension des écailles, Fig. III. — Rhamphothèque : a, apex"; c, culmen; g, gonys; m, commis- sure ; t, Lomies. Fig. IV. — Aile : 1, rém. bâtardes ou polliciales'; 2, rém. prim.; 3, rém. second. ; 4, rém. tert. ou cubitales ; 5, grandes sus-alaires prim, ; 6, grandes sus-alaires second. ; 7, moyennes sns-alaii^es ; 8, petites sus-alaires; 9, scapulaires; 10, dossier. Fig. V. — Queue:!, sus-caudales; 2, rect. méd. ; 3, rect. interm.; 4, rcct.exl. Fig. VI. — Patte de Porzane : a, articul. tibio-tarsienne ; i, doigt int. ; j, jambe; 77i, doigt médian; p, pouce; /, tarse. on a un tarse réticulé avec écailles petites el polyédriques, sculellé devant ou derrière avec une seule rangée d'écaillés sur ce devant ou cet arrière, b FAUNE DE FRANCE. OISAEUX annelé lorsque scutellé devant et derrière, il y a correspondance entre les écailles de ces parties, lamelle devant ou derrière, l'une de ces parties étant g-arnie entièrement ou presque d'une seule grande écaille, botté lors- qu'il est lamelle devant et derrière. Normalement, il y a 4 doigts, mais il y a des pattes tridactyles et exceptionnellement à 2 doigts. Les 4 doigts peuvent être dirigés en avant, mais il n'y a jamais plus de 2 doigts à l'arrière. Un doigt qui peut se porter à l'avant ou à l'arrière est dit réi'ersible. Le plus souvent les doigts sont libi-es, parfois élargis par une membrane à bords libres (doigts pinnés) ou les réunissant entre eux [doigts palmés} ou en partie accolés {doigts syndactyles) ou entièrement réunis, comme chez le Syrrhapte. Des doigts pectines sont ceux dont les bords sont garnis d'une rangée d'écaillés, étroites, allongées, perpendiculaires à leur axe. Pour plus de détails, consulter : Arrigom degli Oddi, 1902 ; Beddard, i896';GADow, i8P3;NArMANN, IPOo; Newton, 1893-96. 3° MUE, VARIATIONS DE PLUMAGE, DIMORPHISME La mue ou renouvellement périodique des plumes, peut être complète, c'est à dire que presque toutes les plumes sont renouvelées, ou partielle. Les plumes se remplacent les unes après les autres, quelquefois dans un ordre déterminé, surtout en ce qui concerne les pennes; dans ce cas, comme chez les jeunes Perdrix, l'examen du rang de la rémige en voie de croissance permet de déterminer l'âge de l'Oiseau (Bureau, 1911-iS). Dans beaucoup d'Oiseaux d'eau, après l'accouplement, il y a chute des rémiges d'un seul coup, l'animal est ainsi pendant un certain temps hors d'état de voler (mue rcg/-essive). Dans les Oiseaux à /)iue .simple, celle-ci est généra- lement aulumnale, parfois printanière cependant (^ Hirondelles, Accipi tri- formes), dans ceux à jnue double, la mue d'automne est souvent la |)lus complète. Les Lagopèdes présentent une mue additionnelle c'est à dire une mue après l'accouplement, outre celle du printemps et celle qui leur donne le plumage blanc. La mue n'affecte pas seulement le plumage, la rhampho- thèque y prend quelquefois part (Macareux) (Bureau, 1818-19). Le nouveau plumage peut ne différer de l'ancien que par des teintes plus fraîches, d'autres fois il est dissemblable. Dans ce cas, ciiez l'adulte, la mue printa- nière, dite mue ruptile donne le plumage de noce à teintes plus vives avec changement de couleur des parties cornées et parfois apparition d'orne- ments spéciaux : casque, crête, caroncules, crosses de l'Aigrette, etc. (.hez les jeunes, plusieurs mues et par suite plusieurs années sont parfois néces- saires pour qu'ils arrivent à porter le plumage de l'adulte. Le plumage peut changer de couleur sans qu'il y ail mue, par décolora- FAUNE DE FRANCE. lioa des plumes ou usure de leur bordure d'une autre teinte que le reste. La livrée de l'Oiseau étant susceptible de varier avec l'âge, la saison, le sexe, on peut dans les cas de plus grande variabilité, rencontrer : Une livrée de nid, un 1'^'^ et 2" plumage de demi-adulte, d'adulte de l'"^ 2°, 3° année, d'adulte (j' ou 9 en noce, en été (mue i-égressive du çf des Canards), en automne, etc. Le dimorphisme sexuel peut porter non seulement sur le plumage et son ornementation, mais aussi sur la taille, c'est suivant les groupes tantôt le cf et tantôt la 9 qui ont la plus grande taille. Il existe mais très rare- ment un dimorphisme spécifique, c'est à dire une variation dans la taille ou la couleur ne dépendant ni du sexe ni de l'âge. Parfois les vieilles 9, lorsque l'ovaire n'est plus fonctionnel prennent la livrée et l'ornementation du cf. Le plumage est ou d'une seule couleur (plumage uniforme, unicolore) ou de couleurs variées. Celles-ci sont alors distribuées par larges taches (plu- mage coloré en masses, bicolore, tricolore, etc.) ou sur un fond variable, se voient en nombre plus ou moins grand, des taches, des macules, des stries, etc. (plumage /acheté, gri\>elé, strié, rayé). Certaines taches tran- chaut nettement sur le plumage environnant portent un nom spécial, tels les moustaches, le hausse-col, le miroir, etc. Le plumage de l'Oiseau peut offrir des exemples de mimétisme ou d'homo- chromie, comme le cas de VHarpagus diodon insectivore ressemblant tout à fait au Carnivore Accipiter pileatus de la même région sud-américaine, le plumage isabelle des Oiseaux des déserts, le plumage blanc des Lagopèdes des zones neigeuses. Des aberrations de couleur se rencontrent assez fréquemment dans le plumage des Oiseaux : albinisme, mélanisme, isabellisme, etc., partiel ou total. Certaines espèces y sont plus sujettes que d'autres. Certaines de ces aberrations peuvent être artitîciellement provoquées par une nourriture spéciale chez des Oiseaux tenus captifs. Pour plus de détails, consulter : Arrigoni degli Oddi, 1902; Distant, 1899- 1900: F.\Tio, 18G6: Cadow, 1888: Mhxais, 1896: Newton, 1893-96. 4° SQUELETTE Colonne vertébrale : Divisible en 4 régions, d'abord la région cervicale composée de 12 à 24 vertèbres très mobiles les unes sur les autres. La pre- mière, Vatlas est en forme d'anneau avec à son bord antérieur une fossette pour le logement du condyle occipital. La 2® ou axis porte une apophyse odontoïde qui s'engage en bas dans l'anneau de l'atlas. Les autres ont, chez les Oiseaux actuels, 4 apophyses articulaires, 2 en avant, 2 en arrière, le eentrum est en forme de selle, c'est à dire qu'une section transversale est 8 FAUNE DE FRANCE. convexe, une section sagittale concave. Elles portent soudées à elles des côtes rudimentaires (VII). La région dorsale a de 6 à 10 vertèbres peu mobiles, souvent soudées avec l'âge, auxquelles s'articulent les côtes par V7/ Fig. VII. — 6"= vertèbre cervicale de Corbeau, profil et face inf. Fig. VIII. — Sacrum de Corbeau, face inf. 2 têtes. Elles sont construites sur le même plan que les précédentes, saut' chez les Sphénisciformes où elles sont opisthocœles. Le sacrum qui forme la 3® région est composé d'une série de vertèbres soudées entre elles, les iliaques s'appuient sur lui (VIII). Les premières vertèbres du sacrum sont manifestement des dorsales, les dernières des caudales. De 9 à 20 vertèbres plus ou moins transformées concourent à la formation de cet ensemble. Les- vertèbres caudales sont libres, sauf généralement les dernières fondues en une lame verticale, le pygostyle. Tête : Elle est caractérisée par la soudure précoce des os du crâne lequel est rétréci au milieu par 2 vastes cavités orbitaii'cs plus ou moins séparées par les orhito-sphenoïdes et se prolonge en avant par la mandibule supé- rieure ou maxille formée en haut de 2 nasaux et 2 interniaxillaire's en général soudés au crâne et complétée par les maxillaires que rattachent au crâne \gs jugaux et quadrato-jugaux Suivant que les nasaux sont ou non profondément fendus, la maxille est dite schizorhinale ou holorhinale. A la face inférieure de la tête, se trouve le trou occipital avec le condyle en avant, par suite, l'axe de la tête est perpendiculaire à celui de la colonne vertébrale. En avant de Voccipital, le basi-spkenoïde, 2 ptéri/goïdes, 2 pa- latins avec leurs ])i-ocessus, le çomer siuiple, exceptionnellement double IX-X). Chez les Palcognalhes, le vouier el les plérvgoïdes sont soudés. FAUNE DE FRANCE. ensemble, écartant les palatins qui ne sont en contact du côté distal qu'à l'aide des processus maxillo-palatins. Les ptéryg'oïdes et les palatins sont unis par symphyse ou soudure, les processus basi-ptéri/goïdes du basi- Fig'. IX. — Tête de Corbeau, profil : 6, mandil). ; c, os carré; e, ethmoïde ; /, lacrymal; w, maxillaire; n, nasal; o, occipital; p, palatin; q, quadrato-jugal ; /, plérygoïde ; v, vomer. Fig. X. — Tête de Corbeau, face inf. : in, processus maxillo-palatin ; p, palatin; /, ptérygoïde ; v, vomer. Fig. XI. — Tête d'Emeu, face inf. : b, processus basi-plérygoïde; autres lettres, comme X. 10 FAUNE DE FRANCE. OISEAfX sphénoïde, s'articulent avec l'extrémité proximale (ka^^ ptérjg-oïdes (XI). Chez les Néognathes, le vomer et les ptérjg-oïdes sont sans rapport direct, étant séparés par les palatins qui sont en contact par leur base et sans connexions avec les processus inaxillo-palatins. Les ptéryg-oïdes et les pala- tins sont articulés entre eux, les processus basi-ptéryg-oïdes manquent ou s'articulent avec la moitié antérieure des ptérygoïdes (X). On distingue dans les Néognathes les palais : schizognathe à vomer pointu en avant, séparé par une fente des processus maxillo-palatins eux-mêmes longuement séparés, desmognathe à vomer réduit ou nul, à processus maxillo-palatins soudés entre eux, segithognathe (X) à vomer tronqué en avant, à maxillo-palatins grêles en avant, larges en arrière, mais sans contact entre eux et avec les palatins, saurognathe à vomer formé de deux bcâtonnets grêles, séparés, à maxillo-palatins rudimentaires (Pycraft, 1900-01). La mâchoire inférieure ou mandibule proprement dite comprend de chaque côté deux os, le P"" formé par la réunion de V articulaire, de l'angu- laire, du sur-angulaire, du coronoïde, le 2" formé de Voperculaire et du dentaire, généralement soudé à son symétrique (IX). Sternum : Au plus simple, c'est un os large, en forme de bouclier qua- drangulaire plus ou moins bombé, mais le plus souvent, son bord postérieur, de chaque côté est fenestré ou porte 1 ou 2 échancrures (XII), lesquelles peuvent devenir très profondes et former alors un processus latéro-poslé- rieur seul ou en outre un processus oblique (Galliformesj (XIII). Au bord antérieur les coracoïdes s'articulent de chaque côté d'une apophyse épisler- nale médiane plus ou moins développée. Une crête longitudinale médiane, le bréchet surtout développée chez les Oiseaux volant bien, faible du nulle chez les Oiseaux ne volant pas, est le lieu d'insertion principal des muscles pectoraux. Ce bréchet est quelquefois creusé d'une ca^ité où la trachée- artère vient faire une anse (certains (Cygnes, Grues). Côtes : En nombre correspondant à celui des vertèbres dorsales, aux- quelles elles s'articulent par 2 têtes, les premières sont tlot tantes, les autres sont unies au sternum par l'intermédiaire ties côtes sternales (XIV). Presque toujours une partie d'entre elles poitent dirigée en arrière Yapophyse unci- née qui aide à la consolidation de la cage thoracique. Ceinture scapulaire : Formée de \\ os pairs, Vonioplate ou scapulum, le eoracoïde et la clavicule, articulés ou pai'fois soudés entre eux (XIV). L'omo- plate, en forme de sabre, dirigée en arrière, forme avec le coracoïde solide, articulé au sternum, un angle à peu près droit. La clavicule grêle, parfois rudimentaire, est soudée à son homologue pour former la fourchette en forme de V ou d'U (XV, XVI). Le point de soudure peut s'élargir en une lame, Vhypocléidiuni, il est libre, articulé ou soudé au sternum. FAINE DE FRANCE. OISEAUX 11 jai Fig. XII. — Sternum de Corbeau, face. — Fig. XIII. — Slernuni de Coq, face. Fig. XIV. — Tronc de Corbeau, d'après Shuffeldt, profil : 6, bréchet; c, cora- coïde; d, côte dorsale; /", fourchette; g^ cavité glénoïde ; o, omoplate; ;>, pygostyle ; s, sacrum; /, côte sternale; xi, apo- physes uncinées. 12 FAINE DE FRANCE. OISEAUX Ceinture pelvienne : Composée aussi de 3 os pairs, Yilion oii iliaque, V ischion, \e pubis, soudés ensemble chez l'adulte et concourant tous trois à la formation de la cavité cotyloïde ou acétabulaire (VIII, XIV). L'ilion, long, mince, s'attache long-uement au sacrum par son bord interne. En avant il se prolonge au-dessus de cet os, se rapprochant de son homologue ou s'y soudant, formant toit au-dessus du sacrum. L'ischion, étroit en avant, s'al- longe en arrière laissant quelquefois entre lui et l'ilion un espace, Yincisure ilio-ischia tique (^Paléognathes) mais le plus souvent s'y soudant à son extré- mité chez l'adulte, laissant une cavité, le forameii ilio-ischiatique. Chez les Rhéiformes, les deux ischions sont soudés entre eux sous le sacrum. Le pubis vrai très court se prolonge en ari'ièi'e en un long post-pubis, parallèle à l'ischion, libre ou soudé à ce dernier vers son extrémité. Sauf chez l'Au- truche, il n'y a pas de symphyse pubienne. Membre antérieur .- Rudimentaire et même nul chez certains Oiseaux fossiles, il comprend normalement Y humérus os fort, très variable en lon- gueur relative, à extrémité proximale élargie en crêtes osseuses pour l'inser- tion de muscles puissants et à tête très peu saillante. A sa suite le radius et le cubitus, ce dernier le plus fort, puis le carpe composé seulement de 2 petits os, le radial et le cubital. Une 2" rangée dislale de 3 os du carpe sont chez l'adulte soudés aux os du métacarpe. Ceux-ci au nombre de 3, soudés entre eux, le premier, petit, celui du pouce, seulement à sa base, laissant en avant la saillie radiale armée parfois d'un éperon, les autres longs, à leurs deux extrémités. Le plus souvent, 3 doigts montrant un pouce à 1 seule phalange, le 2*^ à 2 phalanges dont la première est élargie, le 3" à 1 seule (XVII). L'Ap- téryx et le Casoar ont la main réduite à 1 os du carpe et 1 métacarpe portant une petite phalange. Membre postérieur : Le fémur est plus court que le libia avec un seul Irochantcr et son extrémité inférieure élargie en 2 condyles. Le péroné est court, large à sa partie proximale, il devient rapidement styliforme, se sou- dant plus ou moins au tibia. Cet os qui porte à l'avant de sa partie distale deux crêtes lamelleuses dont l'une, la crête rotulienne, se prolonge parfois en un \ox\g processus épicnémien (XIX), est plus qu'un tibia proprement dit, Fourchelle d'Aigle. — P'ig. XVI. — Fourchette de Co(|. Aile de Corbeau : c, cubitus; rf, d' , d" , doigts; ;/(, m\ m" , méta- carpiens; h, humérus; p, p\ os du carpe; r, radius. Patte de Coi'beau : c, canon; f, fémur; o, o\ o", o'", 1, 2, 3, 4, doigts; p, péroné; ?•, rotule; t, tibia. Tibia de Plongeon. Fis-.